L'AUTO-ASSISTANCE EST UNE SOLUTION POSSIBLE AUX LISTES D'ATTENTE EN SANTÉ MENTALE
Pour ceux qui souffrent de crises d'angoisse ou de burnout mais qui ont peur d'aller voir un psychiatre ou un psychologue, ou pour ceux qui se retrouvent sur une longue liste d'attente, il existe une alternative : un module en ligne. Vous êtes plus impliqué que lorsque vous allez chez le médecin une fois par semaine".
Il faut parfois attendre des semaines, voire des mois, avant que les personnes souffrant de dépression, d'épuisement professionnel ou d'anxiété obtiennent l'aide dont elles ont besoin. Les listes d'attente pour les soins de santé mentale sont longues.
Paul Koeck, médecin et chercheur externe à l'Université de Mons, propose une solution à ces listes d'attente : la thérapie en ligne. La thérapie en ligne semble aider les patients plus rapidement qu'elle ne les place en tête de liste d'attente.
Koeck a développé Mes15Minutes.com, un module en ligne où les patients atteints de troubles mentaux se connectent quotidiennement. Ce module - qui coûte 55 euros par mois - fait du bon travail, selon une analyse que Koeck présente aujourd'hui au congrès flamand sur la santé mentale.
Chez plus de la moitié des 1 056 patients, le stress était retombé à un niveau acceptable après trois semaines d'aide en ligne. De plus, la quasi-totalité d'entre eux - environ 97 % - n'ont cessé d'utiliser le programme que lorsque leurs symptômes mentaux avaient complètement disparu ou lorsqu'ils étaient au moins mieux qu'au moment de leur première connexion.
Lors du congrès, je suggérerai à mes collègues de lancer une étude de suivi dans laquelle leurs patients inscrits sur des listes d'attente se verront proposer une aide en ligne".
Comment fonctionne la thérapie en ligne ?
Au début, vous passez un test gratuit pour déterminer où vous en êtes. Après cela, l'idée est que vous preniez quinze minutes par jour pour le module. On vous montre des courts métrages sur le fonctionnement du cerveau : que se passe-t-il pendant une dépression ou une crise d'angoisse ? Le programme vous pose également des questions. Par exemple, quelles sont les habitudes qui vous aident à ne plus broyer du noir. À partir de la deuxième semaine, vous travaillez sur votre problème spécifique, comme l'anxiété ou le stress.
Et après un mois, tous vos problèmes sont résolus ?
Le module n'est pas un gadget ou une application sur laquelle on clique entre deux. Vous devez choisir un moment de calme chaque jour pendant un mois pour vous exercer. Si vous avez besoin de plus de temps qu'un mois, vous pouvez étendre la période à deux ou trois mois".
Comment expliquez-vous le succès du module ?
Les participants à la thérapie en ligne veulent faire quelque chose pour résoudre leur problème. Ils sont prêts à aider. C'est la condition importante, qui s'applique également aux soins conventionnels.
Les patients nous disent qu'ils ont l'impression d'investir moins de temps dans la thérapie en ligne que s'ils allaient chez un médecin ou un psychologue. Ils ne doivent pas se déplacer pour un rendez-vous, ils peuvent se connecter quand cela leur convient. Bien sûr, ils passent plus de temps sur leur thérapie en ligne que s'ils n'allaient chez le médecin qu'une fois par semaine.
L'ordinateur va-t-il remplacer les psychologues et les psychiatres ?
Non. La thérapie en ligne est un complément, notamment pour les personnes qui préfèrent rester anonymes et pour lesquelles le seuil d'accès aux soins conventionnels est trop élevé.
La proportion d'hommes dans notre aide en ligne est de près de la moitié, alors que dans les soins traditionnels, seul un patient sur cinq est un homme. Ils ne parlent pas de leurs problèmes aussi facilement que les femmes.
Chaque semaine, nous envoyons par e-mail un rapport aux patients pour leur médecin traitant. Toute personne qui le souhaite peut revoir le rapport avec le médecin. Mais nous n'obligeons pas les patients à le faire, car cela augmenterait à nouveau le seuil de l'aide".
Interview de De Standaard avec le Dr Paul Koeck de Mes15Minutes.com
Résultats d'une étude portant sur 1 056 patients présentant des symptômes de stess, de burn-out, d'anxiété ou de dépression
Téléchargez et lisez l'article complet : (pdf) La thérapie en ligne n'est pas un gadget, elle aide
Source : standaard.be
